Le 18 juin 1940. Depuis Londres, le général de Gaulle lance sur les ondes de la BBC son appel à la résistance. Amère ironie de l’histoire, les Blésois voient le même jour l’armée allemande s’emparer de leur cité. Ils connaîtront quatre ans d’occupation.
Ce n’est en effet qu’au cours des deux dernières semaines d’août 1944 que la ville sera libérée par des soldats américains. Libérée, mais durement touchée par les bombardements : on estime à près de quatre cents le nombre de maisons qui furent détruites durant ces quelques jours.
Le musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération en Val de Loire, créé en 1995 à l’initiative d’anciens déportés et résistants du département, fait revivre avec force, sur 265 m², toute l’histoire de cette Seconde Guerre mondiale.
Grâce aux nombreux documents et objets d’époque présentés au fil de huit salles thématiques, nous assistons à la naissance de la Résistance intérieure et extérieure soutenue par les alliés, nous partageons les conditions de la vie quotidienne durant l’occupation, mais aussi l’engagement et l’espoir des Loir-et-Chériens jusqu’à la libération. Une visite inoubliable, pour ne pas oublier…
Un bien étrange cimetière
Sur la rive gauche, face au portail ouest de l’église paroissiale Saint-Saturnin construite au Xe siècle, l’aître Saint-Saturnin, traditionnellement qualifié de cloître, est en réalité l’un des quatre cimetières monumentaux à galeries couvertes en charpente subsistant en France.
Datant du XVIe siècle, miraculeusement rescapé des guerres de religion, il présente sur les piliers d’une de ses galeries un décor Renaissance et une danse macabre sculptée. S’il conserva son usage funéraire jusqu’au début du XIXe siècle, il abrite aujourd’hui les riches collections lapidaires de la ville ainsi que des fragments de maisons et d’hôtels particuliers Renaissance détruits en 1940.